Quelques constats :
45% des dirigeants de PME et d’ETI se sentent isolés (étude Bpifrance, 2016). https://lelab.bpifrance.fr/Etudes/vaincre-les-solitudes-du-dirigeant
Depuis mars 2020, plus de 50% des dirigeants de TPE/PME ont l’impression de ne plus se détacher du travail et 1/3 déclare avoir du mal à concilier vie professionnelle et engagement personnel (étude Malakoff Humanis).
Être dirigeant d’entreprise, c’est être en première ligne face aux nombreuses difficultés que peut traverser une entreprise. C’est être amené à prendre des décisions lourdes et assumer de grandes responsabilités. Pour faire face à cette dose quotidienne de stress, les dirigeants d’entreprise ne disposent pas nécessairement du soutien nécessaire. D’où ce sentiment d’isolement qui touche de nombreux de dirigeants et qui est parfois considéré à tort comme le prix à payer pour certains.
Les dirigeants d’entreprise s’imposent souvent une loi du silence qui ne fait qu’envenimer la situation initiale. Même s’ils peuvent, en principe, s’appuyer sur un Comité de direction, les dirigeants veulent souvent renvoyer l’image de celui qui contrôle la situation et qui n’a pas besoin de soutien ou d’accompagnement.
Personne d’autre au sein de l’entreprise ne dispose d’autant de responsabilités que le dirigeant. Le dirigeant doit faire face à la complexité de l’environnement de travail : les exigences qu’il se fixe en matière de stratégie, de concurrence, de relations avec les partenaires sont autant de situations qu’il faut assumer et il peut arriver que le dirigeant s’épuise. Le sentiment de culpabilité peut alors s’installer progressivement.
Lorsqu’on finit par demander de l’aide, ceux vers qui l’on tourne spontanément sont les proches. Pourtant, l’entourage, les amis ou la famille, ne formulent pas toujours les conseils les plus objectifs.
La solitude du dirigeant a des effets délétères non négligeables sur l’entreprise. D’où l’importance de sortir de l’impasse. Plusieurs méthodes existent pour y remédier :
Communiquer sur ses difficultés : voilà l’une des attitudes les plus difficiles à adopter mais pour autant primordiale car elle constitue la première étape pour s’affranchir de cette solitude.
Qui de mieux qu’un autre dirigeant pour comprendre la situation d’un dirigeant ? Echanger avec un homologue qui est passé par les mêmes interrogations, les mêmes craintes et doutes peut aider à se sentir moins seul. De nombreux clubs, à l’instar du club APM,, associations professionnelles ou groupes de rencontres entre dirigeants existent dans tous les secteurs. En parallèle, n’hésitez pas à participer à des colloques, des conférences ou encore des conventions pour mieux vivre votre expérience de dirigeant. On ne soupçonne pas le bénéfice fort que peut apporter une rencontre à « l’extérieur du cadre de l’entreprise » ; « en dehors de son quotidien ».
En créant un comité stratégique, vous ne compromettrez pas vos relations professionnelles. Vous pourrez discuter librement de vos points de douleur, « pain points », sans enjeux de rivalités. Une discussion qui s’avèrerait nettement moins efficace avec un collègue ou un proche. Le comité stratégique réunit des experts extérieurs à votre entreprise qui sont là pour vous apporter un regard neutre et neuf sur votre gouvernance afin de vous aider à encore mieux gérer votre entreprise. L’intérêt du comité stratégique réside dans la possibilité qui vous est offerte de sortir de vos prismes d’analyse quotidiens qui peuvent avoir tendance à restreindre votre périmètre d’action pour prendre du recul sur votre situation. La bienveillance et l’exigence du comité stratégique peut vous aider à tenir le cap sans que cela ne soit trop intrusif car c’est vous qui aurez le dernier mot. Le comité stratégique n’est en aucun cas un organe de décision, c’est une instance de consultation qui vous aide à forger votre vision stratégique, à sortir de votre quotidien qui peut donner des œillères.
Vous voyez, la solitude du dirigeant n’est pas une fatalité et le comité stratégique peut y pallier !